Вольтер и его книга о Петре Великом

Евгений Шмурло
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Аннотация: Вниманию читателей представлен труд известного историка, члена-корреспондента Императорской Санкт-Петербургской академии наук Евгения Францевича Шмурло (1853-1934). Его книга увидела свет в Праге в 1929 г., давно стала библиографической редкостью, а потому оказалась малодоступной для читателей. Между тем она и в наши дни остается оригинальным исследованием о работе Вольтера над «Историей Российской империи при Петре Великом». Особую ценность представляют документальные приложения к книге, дающие возможность проникнуть в творческую лабораторию Вольтера, прояснить отношение критиков, в первую очередь М. В. Ломоносова и Г. Ф. Миллера, к его работе. Публикацию труда Е. Ф. Шмурло предваряет вступительная статья, в которой дается историографическая оценка его работ о Петровской эпохе.

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Mariage du czarovitz et déclaration solennelle du mariage de pierre avec catherine, qui reconnaît son frčre

N. 371. – Après avoir perdu, par le traité de Falksen avec le sultan, ses ports et ses forteresses sur les Palus-Méotides… (535).

SEC. p. 6. l. 6, ses ports. Il n’y avoit d’autres ports que celui de Taganrock.

N. 372. – Il [le czar] maria dans Torgau son fils Alexis avec la princesse de Volfenbuttel… mariage qui fut depuis si funeste, et qui coûta la vie aux deux époux (536).

SEC. p. 7. l. 4, il maria. Le mariage se fit le 14 Octobre v. st. Puisque Mr. de Voltaire se sert partout de nouveau stile il faudrait mettre le 25 octobre 1711.

Dans le texte imprimé nous trouvons une note de Voltaire: «25 octobre 1711».

SEC. ibid. l. 22, son fils Alexiovits. Il s’appeloit Alexis comme Mr. de Voltaire le nomme lui-même plus bas. Alexiovits signifie fils d’Alexis.

L’erreur a été corrigée.

SEC. ibid. coûta la vie aux deux époux. L’épouse du Tsarovits mourut en couches le 1 novembre 1715, neuf jours après avoir mis au monde le prince qui succéda à l’Impératrice Catherine. Cette digne princesse fut beaucoup regrettée de Pierre I et de toute la nation. Les chagrins que son époux lui donnoit sans-cesse n’avoient pas moins contribué à sa mort que la négligence de la sage-femme.

N. 373. – avec Eudoxie Lapoukin (536).

SEC. ibid., l. 18, avec Eudoxie Theodore Lapuskin – Eudoxie fille de Théodore Lapoukin.

Voltaire corrigea l’erreur.

N. 374. – Un ministre dont on a imprimé des Mémoires sur la cour de Russie, dit, dans une lettre écrite à son maître, datée du 25 auguste 1711, que «ce prince était grand et bien fait, qu’il ressemblait beaucoup à son père, qu’il avait le cœur bon, qu’il était plein de piété, qu’il avait lu cinq fois l’Écriture sainte, qu’il se plaisait fort à la lecture des anciennes histoires grecques; il lui trouve l’esprit étendu et facile; il dit que ce prince sait les mathématiques, qu’il entend bien la guerre, la navigation, la science de l’hydraulique, qu’il sait l’allemand, qu’il apprend le français; mais que son père n’a jamais voulu qu’il fît ce qu’on appelle ses exercices». Voilà un portrait bien différent de celui que le czar lui-même fit quelque temps après de ce fils infortuné (536–537).

SEC. p. 8. l. 3. Un ministre dont on a imprimé des mémoires. Le portrait que ce ministre fait du Tsarevits est absolument faux, et on voit bien qu’il n’a guère connu ce prince. Il n’étoit ni grand ni bien fait, et il ne possedoit aucune de ces qualités que le ministre lui attribua. Pierre I trop occupé de la guerre, presque toujours hors de ses États ne pouvoit veiller lui-même à son éducation, et ceux qui étoient chargés la négligèrent. Il savoit très peu des mathématiques, rien de la navigation, ni de hydraulique et pour ce qui regarde les langues il ne possedoit que l’allemand. Superstitieux au suprême degré, rempli de préjugé, il n’aimoit à s’entretenir qu’avec des prêtres et autres ennemis des connaissances utiles, blamant toujours les actions et les projets de l’Empereur son père, et promettant de rétablir les anciens usages et coutumes aussitôt qu’il parviendroit au trône. Il n’est pas moins faux que Pierre I n’ait pas voulu qu’il fît ce qu’on appelle ses exercices. Le Tsarevits n’avoit aucune inclination pour tout cela et encor moins pour le métier de la guerre. Tant de mauvaises qualités ne pouvoient que diminuer l’affection du père pour le fils. Il essaye de le corriger en mariant avec une princesse d’Allemagne, mais il ne fit que rendre cette princesse malheureuse.

Voltaire ne prit pas garde aux efforts qu’on faisait à Pétersbourg pour présenter le tsarevich Alexis sous un jour moins favorable et conserva intacte la caractéristique puisée dans l’ouvrage de Weber: «Das veränderte Russland» qu’il connaissait dans la traduction française de 1728. Plus tard cependant il diminua la portée du témoignage de Weber en faisant mention de l’opinion contraire existante. Voir le N. 375.

N. 375. – C’est à la postérité à décider entre un étranger qui peut juger légèrement ou flatter le caractère d’Alexis, et un père qui a cru devoir sacrifier les sentiments de la nature au bien de son empire. Si le ministre n’a pas mieux connu l’esprit d’Alexis que sa figure, son témoignage a peu de poids: il dit que ce prince était grand et bien fait; les Mémoires que j’ai reçus de Pétersbourg disent qu’il n’était ni l’un ni l’autre (537).

SEC. C’est à la postérité à décider. Qui doutera que Pierre I n’ait mieux connu le véritable caractère de son fils, qu’un ministre étranger qui peut-être ne l’a vu que dans des occasions publiques, et dont le récit ne se fonde que sur un oui dire.

N. 376. – Catherine… quoiqu’elle fût regardée comme czarine, elle n’était point reconnue solennellement en cette qualité (537).

SEC. p. 8 à la fin. Elle n’étoit point reconnue solennellement. Son mariage n’avoit pas encor été célébré solennellement.

N. 377. – Le czar envoya d’abord [note: 9 janvier 1712] les deux nouveaux époux à Volfenbuttel, et reconduisit bientôt la czarine à Pétersbourg (537).

SEC. p. 9. Le Tsar y aller lui présenter son beau-fils et sa belle-fille. Il y vint tout seul le 7enovembre 1711 et retourna avec son épouse à Pétersbourg le 9 janvier 1712. Les nouveaux époux partirent de Torgau pour Wolfenbuttel.

Il est difficile d’établir avec certitude en quoi consiste le changement apporté par Voltaire au texte manuscrit.

N. 378. – Ayant fait le mariage de son fils, il déclara plus solennellement le sien, et le célébra à Pétersbourg [note: 19 février 1712] (537).

SEC. il déclara solennellement le sien. Il l’avoit déjà déclaré le 17 mars 1711, il le célébra à Pétersbourg le 1 mars 1712.

N. 379. – Catherine fut reconnue publiquement czarine, pour prix d’avoir sauvé son époux et son armée (538).

SEC. Autocratrice. Ce titre ne se donne jamais à la femme du souverain. Il n’appartient qu’à lui seul.

Evidemment la modification du texte consiste dans la substitution du mot «Czarine» au mot autocratrice».

N. 380. – Je dois fidèlement rapporter ce que je trouve concernant ce mariage, dans les dépêches du comte de Bassevitz, conseiller aulique à Vienne, et longtemps ministre de Holstein à la cour de Russie. C’était un homme de mérite, plein de droiture et de candeur, et qui a laissé en Allemagne une mémoire précieuse. Voici ce qu’il dit dans ses lettres: «La czarine avait été non seulement nécessaire à la gloire de Pierre, mais elle l’était à la conservation de sa vie. Ce prince était malheureusement sujet à des convulsions douloureuses, qu’on croyait être l’effet d’un poison qu’on lui avait donné dans sa jeunesse. Catherine seule avait trouvé le secret d’apaiser ses douleurs par des soins pénibles et des attentions recherchées dont elle seule était capable, et se donnait tout entière à la conservation d’une santé aussi précieuse à l’État qu’à elle-même. Ainsi le czar, ne pouvant vivre sans elle, la fit compagne de son lit et de son trône.» Je me borne à rapporter ses propres paroles (538).

SEC. p. 10. Le comte de Bassevits. On le connu à la cour de Russie avec des qualités bien différents de celles que Mr. de Voltaire lui attribue. C’étoit un homme présomptueux, méchant et indiscret au suprême degré. Mr. Westphal[en] ministre de Danemark à Pétersbourg avoit coutume de dire que toutes les fois qu’il vouloit savoir quelque secret de Bassevits il n’avoit qu’à donner un écu à son laquey pour aller boire avec ceux de Bassevits. Son procès avec le duc de Holstein est connu. Il y en a plusieurs pièces imprimées de part et d’autre. Ce qu’il dit dans ses lettres au sujet de Catherine et des convulsions douloureuses de Pierre I est aussi faux que mal tourné.

N. 381. – Voici ce que je trouve dans le manuscrit curieux d’un homme qui était alors au service du czar, et qui parle comme témoin. (La citacion est trop longue pour que nous puissions la reproduire ici. Il s’agit de Charles Skavronski: on y raconte comment il fut trouvé et amené ŕ Pétersbourg ŕ la présence de l’empereur et de l’impératrice. En reconnaissant en Skavronski le véritable frčre de la tsarine, Pierre dit ŕ son épouse): «Cet homme est ton frère; allons, Charles, baise la main de l’impératrice, et embrasse ta sœur». L’auteur de la relation ajoute que l’impératrice tomba en défaillance, et que lorsqu’elle eut repris ses sens le czar lui dit: «il n’y a là rien que de simple: ce gentilhomme est mon beau-frère: s’il a du mérite, nous en ferons quelque chose; s’il n’en a point, nous n’en ferons rien». – Il me semble (continue ensuite Voltaire lui-męme) qu’un tel discours montre autant de grandeur que de simplicité, et que cette grandeur est très-peu commune. L’auteur dit que Scavronski resta longtemps chez Shepleff, qu’on lui assigna une pension considérable, et qu’il vécut très-retiré. Il ne pousse pas plus loin le récit de cette aventure, qui servit seulement à découvrir la naissance de Catherine; mais on sait d’ailleurs que ce gentilhomme fut créé comte, qu’il épousa une fille de qualité, et qu’il eut deux filles mariées à des premiers seigneurs de Russie. Je laisse au peu de personnes qui peuvent être instruites de ces détails à démêler ce qui est vrai dans cette aventure, et ce qui peut y avoir été ajouté (538–540).

SEC. ibid. l. 19. Manuscrit curieux. Charles Scavronski frère de l’Impératrice Catherine arriva à Pétersbourg 1724. Il étoit fils d’un pauvre gentilhomme de Lithuanie mort dans les guerres de Pologne. Pierre I ayant appris qu’il étoit en Courlande envoya ordre au prince Repnin gouverneur de Riga de le faire venir à Pétersbourg. Scavronski avoit encor deux sœurs mariées à des gentilhommes polonois dont l’un s’appelait Henricoff et l’autre Jefimofski. Ils arrivèrent aussi quelque temps après de la Lithuanie avec leurs familles, ainsi que la femme et les enfants de Scavronski. Mr. Schépeleff depuis grand maréchal de la cour avoit été chargé de les conduire à Pétersbourg. Ils ont été créés tous trois comtes. Le fils du comte Scavronski est actuellement grand-maître de la cour de l’Impératrice et la fille est mariée au comte Vorontzoff chancelier de l’Empire. Il y a aussi un fils du comte de Henricoff qui est lieutenant-général et un autre du comte Jefimofski qui est maréchal de la cour. Voilà ce qu’il y a de vrai au sujet de la parenté de l’Impératrice Catherine. Le reste de ce que Mr. de Voltaire a cité du manuscrit en question est absolument destitué de fondement. Qui sçait mieux que lui combien les petits esprits prennent à la tache d’inventer des choses extraordinaires comme le seul moyen pour eux de rendre leur écrits intéressans!

N. 382. – Toute l’histoire de cette impératrice (540).

SEC. p. 12. Erbmagd. Ce mot signifie en allemand une esclave. Il est absolument faux et impossible par les raisons qu’on a allégué plus haut que le ministre luthérien ait donné ce nom à Catherine. Ce que l’auteur du manuscrit dit au sujet des prétendus ambassades et du discours que Pierre I avoit tenu après est sujet à caution et par cette raison pourroit bien être retranchée.

Voir plus haut le N. 381. Voltaire ne voulut pas supprimer dans son texte les «paroles» qui auraient été prononcées par Pierre le Grand.

N. 383. – Il ordonna que le sénat de Moscou fût transporté à Pétersbourg: ce qui s’exécuta au mois d’avril 1712. Par là cette nouvelle ville devint comme la capitale de l’empire (541).

SEC. Le sénat de Moscou fut transporté à Pétersbourg. On ne sauroit dire que par le transport du sénat de Moscou à Pétersbourg cette dernière ville devint la capitale de l’empire. Ce sénat de régence n’avoit été établi que l’année avant lorsque Pierre I partit de Moscou pour faire la guerre aux Turcs. Il l’a continué après à perpétuité en le chargeant de l’administration de tout ce qui concerne l’interieur de l’empire.

N. 384. – Plusieurs prisonniers suédois furent employés aux embellissements de cette ville, dont la fondation était le fruit de leur défaite (541).

SEC. p. 14. Les prisonniers suédois. Ils furent employés à bâtir une ville etc.

Il paraît qu’a Pétersbourg on ait voulu supprimer le mot «embellissements».

Chapitre IV.


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