Вольтер и его книга о Петре Великом
- Автор: Евгений Шмурло
- Жанр: Публицистика / Историческая проза
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13.
S’il est vrai que l’Impératrice Catherine envoya une somme considérable au Grand Visir et fit la paix du Pruth?
A. Il y a beaucoup d’apparence que cela soit vrai, puisqu’il n’y avoit d’autres moyens pour sortir de la mauvaise situation, où on étoit.
B. Pierre I voyant, qu’il était environné de tous côtés par ses ennemis, et qu’il n’y avait pas moyen de sortir du mauvais pas, dans lequel il se trouvait, avait fermement résolu de vaincre, ou de mourir. Dans cette funeste crise, l’Impératrice Catherine fut la première, qui osa lui donner des avis. Elle lui proposa de tenter la voye des négociations et offrit de sacrifier tous ses bijoux pour gagner le Grand-Vizir. Pierre I admira la justesse de l’esprit de son épouse, et trouva ses raisons si fortes, qu’il y donna les mains. On fit d’abord passer dans le camp Turc un émissaire, chargé d’une bonne somme d’or et de quelques pierreries pour s’ouvrir l’accès auprès du Kihaia du Grand-Vizir, que l’on savait de bonne part être très sensible aux présens. Le 10/21 Juillet le Feldmaréchal Schérémetof écrivit une lettre au Grand-Vizir, dans laquelle il lui proposa la paix. En attendant la réponse on avait ordonné aux troupes de sortir de leur camp pour hazarder en cas de refus une bataille, parce qu’il était impossible de se soutenir plus longtemps à cause de la disette des vivres et des fourrages, et que toute voye de retraite était fermée. Le Grand-Vizir, intimidé autant par la perte du jour précédent, et par la fermeté avec laquelle les Russes se préparaient à un nouveau combat, que son Kihaia était ébloui par les présens qu’il avait reçus, répondit à la fin, qu’il acceptait la paix, et demanda que l’on chargeât quelqu’un pour traiter des conditions. On publia sur le champ une suspension d’armes et le Vice-Chancellier Schaphirof, pourvu de tout ce qui pouvait tenter l’avance naturelle aux ministres de la Porte, se rendit le même soir au camp turc, pour traiter avec le Grand-Vizir même. Il en revint le lendemain pour demander à Pierre I la confirmation du traité qu’il avait projeté, et l’ayant obtenu, il retourna au camp turc et y conclut définitivement ce traité. (Voyés le reste dans le journal des campagnes de Pierre I.) On vient d’observer une faute grossière dans la traduction française de ce journal; au lieu d’onze jours employés par le Baron Schaphirof à cette négociation, il faut lire: «le 11/22 Juillet le Baron Schaphirof, étant convenu des articles du traité, etc.»