Вольтер и его книга о Петре Великом

Евгений Шмурло
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Аннотация: Вниманию читателей представлен труд известного историка, члена-корреспондента Императорской Санкт-Петербургской академии наук Евгения Францевича Шмурло (1853-1934). Его книга увидела свет в Праге в 1929 г., давно стала библиографической редкостью, а потому оказалась малодоступной для читателей. Между тем она и в наши дни остается оригинальным исследованием о работе Вольтера над «Историей Российской империи при Петре Великом». Особую ценность представляют документальные приложения к книге, дающие возможность проникнуть в творческую лабораторию Вольтера, прояснить отношение критиков, в первую очередь М. В. Ломоносова и Г. Ф. Миллера, к его работе. Публикацию труда Е. Ф. Шмурло предваряет вступительная статья, в которой дается историографическая оценка его работ о Петровской эпохе.

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N. 99. – Le patriarche Photius, si célèbre par son érudition immense, par ses querelles avec l’église Romaine, et par ses malheurs, envoya baptiser Volodimer, pour ajouter à son patriarchat cette partie du monde [note de Voltaire: «Tiré d’un manuscrit particulier déposé aussi à la Bibliothèque, intitulé Du gouvernement ecclésiastique de Russie»] (édition 1759).

ЛОМ. II. Фотий патриарх будто крестил всю Россию, чего отнюдь не бывало. Оскольд и Дир ходили воевать на Грецию во дни Фотиевы, и некоторые из Россиян крестились. После того, спустя лет около двух сот, Владимир, приняв греческое христианство, окрестил большую часть России, при греческом патриархе Николае Хризовуле, первым российским митрополитом Михайлом и протопопом Анастасием корсунянином.

REM. II. p. 67. l. 7. envoya baptiser Wolodimer. Le patriarche Photius vécût au milieu et vers la fin du IXme siècle. Le grand duc Wolodimer reçut le bapthême en 988. (REM. I.: idem.)

SUPP. p. 67. l. 5. Le patriarche Photius. Ce n’étoit pas Photius qui siégoit alors, c’étoit le patriarche Nicolas Chrysoberge; Photius étoit mort en 891 et ainsi 97 ans auparavant.

JOUR. Page 67, le patriarche Photius si célèbre par son érudition, par ses querelles avec l’Église et par ses malheurs envoya baptiser Volodimer, etc. Voilà bien des circonstances; mais il n’est pas possible que M. de Voltaire les ait écrites d’après «un manuscrit intitulé Gouvernement ecclésiastique de Russie». Eh, comment pourroit-on supposer que les manuscrits qui ont été fournis à M. de Voltaire renfermassent un tel anachronisme? Photius mourut en 891, Wladimir, et non Volodimer, ne fut baptisé qu’en 988 sous le patriarche Nicolas Chrisoberge. Comment concilier d’aussi fortes contradictions? Il ne faut pas au reste confondre le patriarche avec le métropolitain. – Réponse de Voltaire: «Cette observation critique est bonne: elle est fondée et raisonnable. M. de Voltaire a connu la méprise: voy. notre Journal du Ier Novembre dernier, pag. 120 et 121».

Voltaire a reconnu son erreur et l’a également corrigée dans l’introduction au 2me vol. de son «Histoire».

Le 22 avril 1761, probablement afin de contrôler ses connaissances, Voltaire pria Thieriot de lui envoyer un calendrier ou un almanach, contenant la liste des patriarches grecs. «J’en ai besoin, non pas que je pense un vif intérêt à l’Église grecque, mais en qualité de pédant» (N. 4530).

Dans les éditions parues après 1768 le texte primitif fut substitué par les mots suivants:

«Un patriarche de Constantinople, nommé Chrysoberge, envoya un évêque baptiser Vladimir, pour ajouter à son patriarcat cette partie du monde».

Mais on a conservé la note: «Tiré d’un manuscrit particulier, intitulé «Du gouvernement ecclésiastique de Russie» (pp. 422–423).

Voir aussi appendice N. 2, par. 12.

N. 100. – Un Grec fut premier métropolitain de Russie ou patriarche (édition 1759).

REM. II. p. 67. l. 12. 0u patriarche. Il y a une grande différence entre patriarche et métropolitain. Il y a encore actuellement des métropolitains en Russie. (REM. I.: idem.)

SUPP. p. 67. l. 11. Un Grec fut le premier métropolitain de Russie, ou patriarche. Il y a bien de différence entre un métropolitain et patriarche. Le patriarchat ne fut fondé en Russie qu’en 1589. Un Syrien de nation, nommé Michel, fut le premier métropolitain eh Russie.

Voltaire suivit les indications qui lui étaient fournies et dans les modifications introduites dans le 2me vol. il donna à la phrase précédente une nouvelle tournure: «Un Syrien nommé Michel, fut le premier métropolitain en Russie, etc.». Le mot «etc.» fait supposer que Voltaire eût accepté seulement l’observation concernant la nationalité et eût continué à ne voir aucune différence entre le titre de métropolite et celui de patriarche.

C’est curieux que dans les éditions plus récentes le texte primitif, même dans sa première partie, soit resté inchangé. Ainsi nous lisons dans l’édition Garnier: «Un Grec fut le premier métropolitain de Russie ou patriarche».

Au sujet du premier métropolite russe et de sa nationalité voir E. Голубинский, История русской церкви. Vol. I, 1repartie. М. 1880, p. 245.

N. 101. – Un des patriarches grecs, nommé Jérémie… sacra patriarche l’archevêque de Novogorod, nommé Job, en 1588 (423).

SUPP. p. 68. l. 2. archevêque de Novogorod nommé Job. Il n’a jamais été archevêque de Novogorod. D’evêque de Colomna il fut fait archevêque de Rostoff et après métropolitain de Moscou. C’est de cette dignité que le zar Fédor Iwanovitsch le fit élever à celle de patriarche.

N. 102. – Le patriarche de Russie… eut rang dans l’église grecque après celui de Jérusalem… Ceux de Jérusalem, de Constantinople, d’Antioche, d’Alexandrie, ne sont que les chefs mercenaires et avilis d’une église esclave des Turcs (423).

REM. II. p. 68. l. 12. Ceux de Jérusalem. Celui de Constantinople est le premier et le plus ancien. (REM. I.: idem.)

Voir appendice N. 2, par. 13.

N. 103. – C’est d’un homme devenu patriarche de toutes les Russies que descendait Pierre le Grand en droite ligne (423).

ЛОМ. I. chap. I, p. 28. Петр Великий произошел по фамилии от патриарха. Правда, что так, однако, не для того он был государь, что прадед был патриарх.

REM. I. p. 68. l. 19. C’est d’un homme devenu patriarche. Il faudroit expliquer les circonstances de la généalogie, qui autrement ne sauroit manquer de frapper, car on sait que les patriarches ne se marient point.

REM. II. p. 68. l. 19. C’est d’un homme devenu patriarche. Mr. de Voltaire est prié de donner un autre tour ou commencement de ce période, en suivant les mémoires, qu’on lui a fourni, ou de l’ôter entièrement. Faire descendre Pierre I en ligne droite d’un patriarche, sans dire comment, ne peut manquer de frapper tout lecteur, d’autant plus qu’on sait que les patriarches ne se marient point.

SUPP. p. 68. l. 19. C’est d’un homme devenu patriarche que descendoit Pierre le Grand. Cela paroit être déplacé ici; on ne devroit pas donner des enigmes à deviner dans une histoire.

N. 104. – C’était peu que le souverain marchât nu-tête une fois l’an devant le patriarche, en conduisant son cheval par la bride (423).

REM. II. p. 68 à la fin. marchant tête nue. Il faudroit ajouter dans quelle occasion. C’est le jour de Rameaux, lorsque, imitant l’entrée de Jésus-Christ à Jérusalem, le patriarche representoit la personne de notre Seigneur. (REM. I.: idem, texte légèrement modifié.)

Voir appendice N. i, objection 12.

N. 105. – Le patriarche Nicon, que les moines regardent comme un saint, et qui siégeait du temps d’Alexis, père de Pierre le Grand, voulut élever sa chaire au-dessus du trône; non-seulement il usurpait le droit de s’asseoir dans le sénat à côté du czar, mais il prétendait qu’on ne pouvait faire ni la guerre ni la paix sans son consentement. Son autorité, soutenue par ses richesses et par ses intrigues, par le clergé et par le peuple, tenait son maître dans une espèce de sujétion. Il osa excommunier quelques sénateurs qui s’opposèrent à ses excès, et enfin Alexis, qui ne se sentait pas assez puissant pour le déposer par sa seule autorité, fut obligé de convoquer un synode de tous les évêques. On l’accusa d’avoir reçu de l’argent des Polonais; on le déposa; on le confina pour le reste de ses jours dans un cloître, et les prélats élurent un autre patriarche (424).

REM. II. p. 69. l. 6. Nicon. Pas les moines, mais quelques uns du bas peuple, qui le regardent encore comme un saint. La plupart des raisons alléguées par des auteurs étrangers, de la querelle entre le tsar et Nicon sont fausses. On ne manquera pas d’envoyer à M. de Voltaire un extrait des actes de son procès, pour lui donner une juste idée de cet homme et de sa fameuse dispute avec le tsar Alexis Michailovits, uniquement pour sa satisfaction (Manque dans les REM. I).

SUPP. p. 69. l. 6. Nicon que les moines regardent comme un saint. On affronte par cette expression tout le haut clergé de Russie, tous les évêques et archevêques étant moines. D’ailleurs c’est une accusation mal fondée, comme aussi la plus grande partie de celles [?] que Mr. de Voltaire mêt ci-après sur le compte de Nicon.

N. 106. – Il y eut toujours, depuis la naissance du christianisme en Russie, quelques sectes, ainsi que dans les autres états; car les sectes sont souvent le fruit de l’ignorance, aussi bien que de la science prétendue (424).

SUPP. p. 70. l. 2. Il y eut toujours depuis la naissance du christianisme quelques sectes. On pourroit dire qu’aucune église n’en eu moins de sectes que celle de Russie.

N. 107. – La secte de ces raskolnikis, composée aujourd’hui d’environ deux mille mâles… est la plus ancienne; elle s’établit dès le XIIesiècle (424).

REM. II. p. 70. l. 12. deux mille mâles. C’est le nombre de ceux qui se sont fait inscrire comme roskolniks, et qui payent une certaine taxe de plus que les autres paysans. Il y en a bien vingt fois autant et plus, qui les sont en secret. (REM. I.: idem.)

SUPP. p. 70. l. 15. Roskolniki depuis le douzième siècle. Ils n’existent que depuis le temps du patriarche Nicon.

N. 108. – Au reste, il n’y a, dans un si vaste empire, que vingt-huit sièges épiscopaux (425).

ЛОМ. II. Епархий в России мало поставлено.

SUPP. p. 72. l. 4. Vingt-huit sièges épiscopaux. On compte à présent trente; du temps de Pierre le Grand ils étoient du nombre de vingt-cinq.

N. 109. – Cette église, d’ailleurs, était si peu instruite que le czar Feodor, frère de Pierre le Grand, fut le premier qui introduisit le plain-chant chez elle (425).

SUPP. p. 72. l. 188. Cette église étoit si peu instruite. L’église Russienne a eu depuis son commencement la Sainte Écriture et les principaux Pères d’Église grecque dans sa langue. Elle n’étoit donc pas mal instruite. Le manque du plain-chant ne peut en être une preuve. Celui-ci fut introduit à Moscou par le patriarche Nicon, après qu’on l’avoit eu longtemps auparavant à Kiow.

N. 110. – Foedor, et surtout Pierre, admirent indifféremment dans leurs armées et dans leurs conseils ceux du rite grec, latin, luthérien, calviniste: ils laissèrent à chacun la liberté de servir Dieu suivant sa conscience, pourvu que l’État fût bien servi (425).

SUPP. p. 72. l. 12. Fedor, et surtout Pierre, admirent indifféremment dans leurs armées ceux du rite grec, latin, etc. Le zar Iwan Wasilievitsch l’avoit déjà fait. Boris Godounof prit beaucoup d’étrangers en son service. Le zar Alexis Michailovitsch forma plusieurs régiments tant d’infanterie que de cavallerie sur le pied étranger, à l’aide des officiers de presque toutes les nations de l’Europe.

N. 111. – Il n’y avait, dans cet empire de deux mille lieues de longueur, aucune église latine (425).

REM. II. p. 72. l. 19. église latine. Le Père Avril dit à la page 131 de son Voyage qu’à son arrivée à Moscou en 1687 il alla loger chés les Jésuites, que l’empereur y avoit établi depuis un ou deux ans en considération des officiers allemands qui occupoient les premières charges dans l’armée des tsars. A son passage par Astrakan 1686 il se logea dans le caravanserai des étrangers. Il avoit sans doute logé chés des religieux de sa religion, s’il y en avoit eu. Voyage du P. Avril, p. 85. (Manque dans les REM. I.)

N. 112. – Quand les Jésuites voulurent s’introduire [dans] ses États, il [Pierre] les en chassa par un édit au mois d’Avril 1718. Il souffrait les Capucins comme des moines sans conséquence, et regardait les Jésuites comme des politiques dangereux (édition 1759).

SUPP. p. 72, à la fin. Quand les jésuites voulurent s’introduire dans ses États il les en chassa en 1718. Les jésuites ont été chassés deux fois: premièrement, en 1689 dans le mois d’août, après la disgrâce du prince Wasili Wasiliewitsch Golizin, comme remarque Neuville dans sa Relation à la page 177. Et le P. Avril nous dit dans son Voyage à la page 131, qu’ils avoient été reçus à Moscou en 1683. Ainsi il paroit qu’ils se sont mêlés alors dans les pernicieux desseins de la princesse Sophie. Je ne saurois dire quand ils y sont rentrés, mais leur second bannissement en 1718 fait croire qu’ils ont eu part à la conspiration en faveur du zarevitsch.

Voltaire se servit de cette observation et dans l’introduction au 2me vol. il écrivit: «Il regardait les Jésuites comme des hommes dangereux; on peut ajouter, que les Jésuites qui s’étaient introduits en Russie en 1685 en furent chassés en 1689 et qu’y étant rentrés, ils en furent encore chassés en 1718».

De ce fait ce passage fut modifié ainsi dans la suite: «Quand les Jésuites voulurent s’introduire dans ses États, il les en chassa par un édit, au mois d’Avril 1718. Il souffrait les Capucins comme des moines sans conséquence, et regardait les Jésuites comme des politiques dangereux. Ces Jésuites s’étaient établis en Russie en 1685; ils furent expulsés quatre ans après; ils revinrent encore, et furent encore chassés».

N. 113. – La Russie… on la voit auparavant… armer du temps d’Héraclius quarante mille petites barques, se présenter pour assiéger Constantinople, imposer un tribut aux Césars grecs (426).

REM. II. p. 74. l. 7. Héraclius. C’étoient les Avares (en russe: Obri) qui lui firent la guerre, et qui manquèrent de le faire prisonnier en 619. Suivant les annales de Nestor, les Russes se présentèrent pour la première fois en 864 devant Constantinople. Ils en furent chassés, et leur petite flotte détruite par un prétendu miracle. La seconde fois Oleg tuteur du jeune grand duc Igor assiégea au commencement du Xme siècle la ville de Constantinople avec une nombreuse armée par terre et 2.000 barques portant chacune 40 hommes. Les empereurs grecs, pour s’en défaire d’une bonne manière, furent obligés de lui accorder un tribut. En 940 le grand duc Igor entreprit une autre expédition par terre et par mer contre Constantinople. Les empereurs Roman et Constantin détournèrent encore cet orage en s’offrant de nouveau à payer un tribut. Cedrenus, historien grec, fait monter cette flotte russe dans cette dernière expédition à 10, et Zonaras à 15.000 voiles. (Dans les REM. I. nous ne trouvons que la première phrase: «C’étoient – en 619».)

N. 114. – Le grand-knès Vladimir, occupé du soin d’introduire chez lui le christianisme, et fatigué des troubles intestins de sa maison, affaiblit encore ses États en les partageant entre ses enfants. Ils furent presque tous la proie des Tartares, qui asservirent la Russie pendant deux cents années. Ivan Basilides la délivra et l’agrandit (426).

REM. IL p. 74. l. 10. grand-knès. Il vaut mieux dire: grand duc, comme on l’a fait ailleurs, et comme tous les auteurs françois les nomment. (Dans les REM. I.: première moitié seulement: «Il vaut – ailleurs».)

REM II. p. 74 à la fin. Ivan Basilides. Ajoutés: «le grand duc». (REM. I.: Pour le distinguer du tsar de ce nom il faudroit ajouter: «le grand duc».)

SUPP. (p. 74). l. 15. Volodimer fatigué des troubles de sa maison affaiblit. Il n’y a pas eut de troubles intestins sous le règne de Vladimir qu’après le partage qu’il fit de ses états entre ses enfants. C’est une faute universelle de presque tous les auteurs étrangers qui ont écrit sur la Russie d’attribuer l’affaiblissement de l’empire qui en a facilité la conquête aux Tartares au partage fait par Vladimir. Il faut plutôt attribuer ce malheur au partage que Jaroslaw fit entre ses enfants, et aux dissensions des derniers princes de la Russie. D’ailleurs quelques principautés, qu’on suppose avoir pris leur origine du temps de Vladimir ne se sont formés que sous le joug des Tartares.

N. 115. – Avant Pierre le Grand… la Russie… ne possédait rien dans la Finlande, rien dans la Livonie; et la Livonie seule vaut mieux que n’a valu longtemps toute la Sibérie. Les Cosaques n’étaient point soumis; les peuples d’Astracan obéissaient mal (426).

ЛОМ. I. chap. I, p. 30. Ливония больше доходов приносит, нежели Сибирь. Сомневаюсь.

REM. II. p. 75, l. 7. Les Cosaques n’étoient point soumis. Il faut bien distinguer les Cosaques. Ceux du Don l’étoient de tout temps; ceux de l’Ukraine l’étoient aussi depuis 1654, qu’ils se rendirent au tsar Alexis. Les seuls Zaporoviens quoique dépendants du hetman de l’Ukraine se mutinoient quelque fois. (REM. I.: idem.)

SUPP. p. 75. l. 8. les peuples d’Astracan obéissoient mal. Je ne sçaurois pas le confirmer. L’état de ses peuples n’a pas été changé par Pierre le Grand, non plus que celui des Cosaques.

N. 116. – La mer Blanche, la Baltique, celle du Pont-Euxin, d’Azof, et la mer Caspienne, étaient entièrement inutiles à une nation qui n’avait pas un vaisseau, et qui même dans sa langue manquait de terme pour exprimer une flotte (426).

SUPP. p. 75. l. 16. nation qui n’avoit pas un vaisseau. La Russie a eu des vaisseaux depuis le temps du zar Iwan Wasiliewitsch, tant sur mer Glaciale que Caspienne, et les Cosaques en ont eu sur la mer Noire.

JOUR. La mer Blanche, la mer Baltique, etc., pag. 75. Il est vrai que Pierre le Grand a fait construire des vaisseaux de guerre; mais il n’est pas vrai que les Russes n’aient eu avant le czar aucun vaisseau sur ces mers. Il est si peu vrai aussi que la langue manquât de termes pour exprimer les mots flotte, vaisseau, qu’après la mort d’Iwan Wasiliewitsch les commerçans de cette nation faisoient des courses maritimes sur des vaisseaux appellés suivant leur différente grandeur Kotschen ou Lodji. Voyez Oléarius. Le czar Alexis Michaelowitsch fit construire l’Aigle, vaisseau qui pouvoit le disputer à tous ceux qui pour lors voguoient sur l’Océan. Basezki rapporte les désordres que les Cosaques russiens ont faits à Sinope, à Trapezonte et dans les fauxbourgs de Constantinople.

N. 117.– Une loi même d’État et de religion, également sacrée et pernicieuse, défendait aux Russes de sortir de leur patrie, et semblait les condamner à une éternelle ignorance (427).

REM. II. p. 76, L 15. une loi d’État. Il n’existe aucune loi ni d’État ni de religion (comme on l’a déjà remarqué dans les mémoires précédents) qui défend absolument aux Russes de sortir du pays. Cependant il est vrai, qu’ils n’osoient le faire sans permission. Le peu d’envie qu’ils temoignoient eux-mêmes de voir les pays étrangers, étoit fondé sur un préjugé de religion, par lequel ils avoient en aversion toutes les autres nations, qui n’étoient pas de leur croyance, et dont les mœurs ne s’accordoient pas avec celles de leur pays. (REM. I.: idem.)


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