Вольтер и его книга о Петре Великом

Евгений Шмурло
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Аннотация: Вниманию читателей представлен труд известного историка, члена-корреспондента Императорской Санкт-Петербургской академии наук Евгения Францевича Шмурло (1853-1934). Его книга увидела свет в Праге в 1929 г., давно стала библиографической редкостью, а потому оказалась малодоступной для читателей. Между тем она и в наши дни остается оригинальным исследованием о работе Вольтера над «Историей Российской империи при Петре Великом». Особую ценность представляют документальные приложения к книге, дающие возможность проникнуть в творческую лабораторию Вольтера, прояснить отношение критиков, в первую очередь М. В. Ломоносова и Г. Ф. Миллера, к его работе. Публикацию труда Е. Ф. Шмурло предваряет вступительная статья, в которой дается историографическая оценка его работ о Петровской эпохе.

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Вольтер и его книга о Петре Великом
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5.

On lit dans l’«Histoire du commerce de Venise», que les Vénitiens avaient bâti le petit bourg, qu’ils appelaient Tana, vers la mer Noire, et de là vient le proverbe Vénitien: ire a la Tana. Les Génois s’en emparèrent depuis; cependant les remarques envoyées par M. de Strahlemberg m’apprennent que les Génois bâtirent Tana.

La ville de Tanais a été bâtie par les Grecs Bosphoriens plusieurs siècles avant l’ère chrétienne, pour faciliter le commerce qu’ils faisaient avec les Scythes et autres peuples voisins, qui leur apportaient des bleds, du poisson salé, des fourrures et des esclaves… et les troquaient contre des draps, du vin et autres marchandises. Peu avant la naissance de Jésus-Christ, ces mêmes Grecs, ne pouvant plus résister aux efforts, que les Scythes faisaient pour s’emparer de leur pays, leur Tyrane, Parisade, appela le roi Mitridate au secours de la ville de Cherson, qui était à ce temps-là la plus formidable de toutes les colonies Grecques sur les côtés de la Crimée. Celui-ci, après avoir battu les Scythes à différentes reprises, les chassa entièrement de la péninsule et établit le royaume Bosphorien, qui comprenait cette péninsule et le pays situé vers l’Est, jusqu’au mont Caucase. Strabon dit, que du temps de Polémon, Roi des Bosphoriens, la ville de Tanais, qui avait osé lui faire tête, avait été prise et démolie. Mais il est à croire qu’il la fit bientôt rebâtir, puisque le même Strabon nous assure que Polémon avait possédé tout le pays jusqu’au fleuve Tanais, que l’on ne pouvait défendre sans le secours de cette ville. Du temps de l’Empereur Dioclétien, les Sarmates occupèrent le royaume Bosphorien, dont les limites étaient encor les mêmes qu’elles avaient été du temps des Tyrans Grecs, par conséquent la ville de Tanais y était comprise. Sous le règne de l’Empereur Valens, l’arrivée des Huns causa une grande révolution dans ces contrées. Procopius, dans son livre de bello Gothico, dit que, du temps de l’Empereur Justinien, les Huns possédaient tout le pays situé le long de la côte orientale du Palus Meotide jusqu’à l’embouchure du Tanais. Aux Huns succédèrent les Kosares, qui furent chassés à la fin du 9me siècle par d’autres peuples, appelés Petschenegues. Au milieu d’onzième siècle, les mêmes Petschenegues, trop faibles pour résister aux Polowziens, abandonnèrent leur pays et se soumirent à l’Empereur Grec, qui leur donna dans la Moldavie et la Valachie des terres désertes à habiter.

Lorsqu’au commencement du 13me siècle les Français s’emparèrent de la ville de Constantinople, les Gênois, profitant des troubles, occasionnés par les Croisades, s’étaient déjà rendus maîtres des presque toutes les places situées sur les côtes de la mer Noire. Quoiqu’on ne puisse marquer précisément le temps auquel ils ont occupé la ville de Tana, il est très probable qu’ils l’ont prise sur les Polowziens avant l’année 1237, c’est-à-dire avant l’irruption des Tatares. Nicephore Gregoras, historien grec, qui vivait du temps que les Gênois étaient au plus haut degré de puissance sur ces côtes-là, rapporte qu’ils avaient poussé les choses si loin, de ne vouloir même point permettre aux habitants de Constantinople, ni à aucune autre nation, de naviguer sur la mer Noire jusqu’à Cherson et la ville de Tanais, sans être munis de passeport Gênois, que les Vénétiens avaient tenté plusieurs fois de les chasser de leurs établissements sur la mer Noire, mais qu’ayant été mal soutenus par les Empereurs Grecs, les Gênois avaient toujours gagné du temps, pour faire dans (sic) les Vénitiens s’étant placés avec leur flotte devant Galatha, près de Constantinople, qui appartenait aussi aux Gênois, ils leur avaient fait beaucoup de mal, en s’emparant dans le détroit de leurs vaisseaux, qui venaient du Palus Meotide et de Tanais, chargés de bleds, de poissons salés et de caviar. Nicephore appelle cette ville encor de son ancien nom Tanais, au lieu que les Gênois disoient Tana et qu’ils appelaient aussi le Palus Meotide la mer de Tana. Les Turcs, s’étant rendus maîtres de la ville de Constantinople en 1453, les Gênois restèrent encore plus de vingt ans en possession des ports de la Crimée. Une querelle, survenue entre le Kan de la Crimée et les Mourzes, dans laquelle les Génois prirent le parti du Kan, causa leur ruine. Les Mourzes se soumirent avec toute la nation aux Turcs, et ceux-ci assiégèrent les Gênois dans Caffa, comme la dernière place forte, qui leur restait, et les chassèrent entièrement de la mer Noire. Il est très vraisemblable que les Gênois avaient déjà perdu quelque temps auparavant la ville de Tana, puisqu’on trouve les monnoyes frappées à Assof avec le nom de Toktamysch-Kan. Quant au nom que la ville porte à présent, il est à présumer qu’elle l’a reçu d’Asup, Prince des Polowzes, ou de quelque mot Polowzien, ressemblant à celui-là. Les Turcs prononcent Adsack. – Les Cosaques du Don, ne pouvant souffrir que la ville d’Asoff leur fermât l’entrée dans le Palus Meotide, s’en emparèrent en 1637, et infestèrent beaucoup les côtes de la mer Noire. Les Turcs assemblèrent quelques années après une grande armée pour la reprendre. Les Cosa-ques, menacés d’une force si redoutable, et n’ayant aucun secours à attendre, abandonnèrent eux- mêmes la ville, après avoir mis le feu aux maisons, et fait sauter en l’air toutes les fortifications.


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